ANB-BIA SUPPLEMENT

ISSUE/EDITION Nr 454 - 15/04/2003

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 Sierra Leone
Johnny Paul Koroma en cavale


JUSTICE


La tête de Johnny Paul Koroma, ancien leader de la junte en Sierra Leone, a été mise à prix pour à peu près US $5.000. Mais qui réussira à retrouver sa trace?

Ces jours-ci, le plus grand problème de la police sierra-léonaise est de retrouver la trace de Johnny Paul Koroma, disparu dans la nature après son arrestation en janvier. Membre du Parlement et leader du Parti pour la paix et la libération (PLP), avec pour le moment deux sièges au Parlement, Johnny Koroma a aussi été le chef du Conseil des forces armées (AFRC), qui ont fait tomber, en 1997, le gouvernement d’Ahmed Tejan Kabbah.

Les difficultés de Koroma ont commencé avec l’enquête sur la fusillade du 13 janvier à Wellington, à l’est de Freetown, dans les installations du service technique de l’armée. J.P. Koroma disparut alors que la police fouillait sa maison pour trouver des preuves. Plus tard, dans les médias locaux et à la BBC, il déclarera que toute l’affaire était un stratagème pour l’éliminer, parce que fortement soutenu par les forces armées. Effectivement, un gros pourcentage de l’armée, y compris la police, avait voté pour lui lors des élections du 14 mai 2002.

Les “gars de l’Ouest”

Quinze jours avant la fusillade de Wellington, on avait arrêté, dans la maison confisquée de l’ex-président Joseph Saidu Momoh, un groupe de renégats appartenant à l’AFRC pendant la guerre. Dans ce groupe, il y avait deux partisans de J.P. Koroma: Gullit, et celui qui se faisait passer pour le «Brigadier» Santigie Kanu, aussi connu sous le nom de «Five-Five». On les soupçonnait de se réunir secrètement dans cette maison pour tramer des activités subversives. N’ayant rien trouvé qui puisse les incriminer, après l’interrogatoire la police avait relâché Gullit et les autres avec l’injonction de ne plus se servir de la résidence de Momoh. Ils se réunissaient alors dans la maison de Koroma. Ce qui a peut-être éveillé des soupçons sur lui et qui l’a poussé à retourner dans la jungle.

Gullit et les autres — tous des personnages de tête d’une faction de soldats renégats de l’armée de la Sierra Leone connus aussi sous le pseudonyme «les gars de l’Ouest» — s’étaient rendus tristement célèbres par leur participation à des enlèvements, rapts, vols de voitures et pillage des villages dans leur territoire d’opération.

Les jours des “gars de l’Ouest” arrivèrent à leur fin quand ils commirent l’erreur d’enlever des soldats britanniques en Sierra Leone. Le contingent britannique mena alors une opération qui aboutit à l’arrestation de leur leader, le soi-disant «Brigadier Kallay». Beaucoup de “gars de l’Ouest” se sont enfuis, mais plus tard ils ont accepté de livrer leurs armes.

Une tentative de coup d’Etat

Mais revenons à la fusillade de Wellington. La considérant comme une «tentative de coup d’Etat», les autorités ont procédé à plusieurs arrestations. Le 2 mars, 17 personnes paraissaient en jugement. Parmi elles, le Brigadier «Five-Five»; Alhaji Kamanda (alias «Gunboat»); Daniel Sandy (alias «Hard Guy»); Selly Bockarie (alias «Very fast»). De ces 17 accusés, cinq étaient des militaires et 12 des civils, dont une femme pasteur d’une mission évangélique, la révérende Elizabeth Bai-Marrowe. Ces douze civils étaient surtout des cadres du PLP.

Depuis la fuite de son leader, le PLP se plaint d’être continuellement harcelé par la police. Le 3 mars, le journal Independent Observer rapportait la disparition d’un autre cadre dirigeant du PLP. Ce qui empêche le parti de participer aux élections.

Au début de mars, l’Honorable Hassan Kamara, député du PLP, affirmait avec force au Parlement que J.P.Koroma était toujtours à la tête du parti: «Pour ma part il n’y a pas de vide dans la direction du parti, et il a encore droit à son salaire en tant que député». Et il avait ajouté qu’il avait invité J.P.Koroma à se rendre aux troupes de l’ONU ou aux britanniques.

Avec Johnny Paul Koroma encore en cavale, et les incursions des rebelles du Liberia voisin dans les villes et les villages au long de la frontière, les Sierra-Léonais sont de plus en plus inquiets. Mais les Ghurkas britanniques qui viennent d’arriver dans le pays leur disent de ne pas s’alarmer car, ont-ils promis, en cas de nécessité, ils se déploieront rapidement. Cette présence d’un groupe d’officiers instructeurs les tranquillise un peu.

Entre-temps, une récompense est toujours là pour celui qui réussira à attraper Johnny Paul Koroma – 10 millions de leones (environ US $5.000 ).


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